(La photo ci-dessus n’est plus très récente — les arbres sont tout pelés maintenant et nous avons eu notre première neige fondante samedi).
Me voilà encore en plein milieu de la nuit, exilée dans mon petit bureau-studio devant l’écran parce que le sommeil m’échappe. Ça ne m’arrive pas souvant mais quand c’est le cas, autant embrasser ce temps d’éveil bonus pour mettre le point par ici sur les évènements des derniers mois dans ma vie.
Après le TESOL diploma, j’ai enchaîné avec des certificats de spécialisation: Teaching Business English, Teaching IELTS et maintenant Teaching English Online. Ouf, je suis enfin en train de terminer mon dernier cours en ligne… J’espère que tout ça va me servir à quelque chose!
À part ça, je planifie aussi avec beaucoup d’anticipation deux jours d’escapade à Toronto dans deux semaines. Je dois renouveler mes documents au consulat français, alors je vais joindre l’utile à l’agréable et en profiter pour visiter ma copine T (la brésilienne qui a vécu à Berlin) qui n’est plus ma voisine depuis cet été (snif). Après avoir fini ses études, son mari a trouvé un emploi là-bas à la grande ville (The Big Smoke) et ma grande amie de coeur habite maintenant avec sa famille loin de moaaa… Nous étions dévastées, mais que pouvions-nous y faire? Mais bon, elle m’avait bien fait comprendre que dorénavant si je devais passer par Toronto, j’étais la bienvenue pour dormir sur leur sofa. Youpi. 🙂
Mon rendez-vous au consulat est autour de 10h du matin, alors au lieu de faire le trajet de 4 heures le jour-même et risquer d’arriver en retard (ou de rater le rendez-vous), je voyagerai en train la veille au matin pour arriver à la Union Station en début d’après-midi. Nous aurons alors toute l’après-midi, la soirée et le jour d’après (le retour est en fin d’après-midi) entre copines pour papoter et rigoler. Peut-être qu’on mangera des trucs et qu’on fera du shopping, mais c’est optionel… Ça va juste faire du bien de décrocher pendant deux jours et laisser les responsabilités du train-train quotidien derrière moi: j’ai avertit mes élèves et je laisserai mari et enfants se débrouiller entre eux (ils seront sûrement heureux comme des pachas à manger des saucisses et des pâtes). J’espère seulement ne pas oublier le rendez-vous!
Je vous laisse avec un p’tit morceau de musique qui s’appelle adéquatement “L’heure avant l’aube”:
Mardi. Il faisait un peu frais, venteux, mais un superbe soleil apparaissait dès que les nuages dégageaient. Cette fois-ci, deux des trois singes étaient punis d’ordi alors ça n’a pas été trop difficile de les faire sortir avec moi. Ils ont tous les trois préféré aller jusqu’au parc Mic Mac à vélo. Je suivais derrière à pied avec mon appareil photo et mon livre audio dans les oreilles. En arrivant au parc j’ai fait la grande boucle jusqu’au bout du parc, mais les garçons sont restés sur place pour jouer avec d’autres enfants. Quand je les ai retrouvés ils étaient tous en pleine partie de foot (soccer) improvisé. Ils criaient et riaient… Un moment de bonheur et de normalité dans ce monde étrange!
*
(jour 9: ?)
Mercredi. Aujourd’hui il ne faisait pas très beau. Le temps a encore rafraîchi… J’espère que la tempête de NEIGE qui était à Edmonton samedi (photos de nos amis sur FB et notre chère Dr.Caso à l’appui), puis à l’est de Saskatchewan hier (photos d’autres amis sur FB), n’arrivera pas chez nous dans deux jours (ni jamais en fait, non mais oh non quoi ouste! byebye! go away!) 😨
Pour le petit-déjeuner, les enfants n’ont pas encore maîtrisé l’art de se faire des tartines de confiture sans laisser des souvenirs collants sur toutes les surfaces. Alors comme j’en avais marre, je suis allée acheter un gros tas de céréales pour les prochains jours…
Plus tard, j’ai appri que le premier de l’Ontario vient de contredire ces propos d’il y a moins d’une semaine quand il a assuré que le gouvernement ferait tout son possible pour que les écoles restent ouvertes malgrès le confinement. Le gouvernement de l’Ontario vient d’annoncer que tous les élèves feront l’école en ligne après leur semaine de congé… Ça me frustre d’avoir perdu ma routine de chaque matin (aller me promener dès que les enfants partent à l’école) et de devoir en trouver une autre pour les semaines à venir.
Je n’ai pas fait de longue promenade, mais je suis quand même allée chercher des livres (des bandes-dessinées) qui venaient d’arriver pour les enfants à la bibliothèque. (On commande les livres qu’on veut sur le site du réseau de bibliotèque de la ville et on reçoit un email quand ils sont prêts).
Aujourd’hui j’ai fait le circuit court, seulement 30 minutes de marche, pour tester ma cheville sans trop la forcer. Je ne boîte déjà plus, mais je commençais à sentir une légère douleur à la fin. C’était juste assez pour aujourd’hui, demain peut-être qu’il vaudrait mieux que je fasse un tour à vélo.
In other news, les magasins n’ont plus le droit de vendre des trucs non-essentiels. Jusqu’ici on y avait échappé et on pouvait acheter des crayons au Dollarama et des chaussettes à la pharmacie, mais aujourd’hui ma copine T m’a envoyé cette photo prise au Dollar Tree (genre de bazar bon marché):
Heureusement qu’il n’y a généralement pas de coupure d’électricité au Canada (contrairement aux villes que j’ai connu au Brésil où ça arrivait souvent plusieurs fois par semaine, quelques heures en fin de journée), sinon on ne pourra même pas s’éclairer à la chandelle! 🙄
Complètement stupide.
L’école de musique aussi a appelé : plus de cours pendant au moins 4 semaines…
Frustrant et ridicule.
Et je termine mon blablabla avec encore un peu de vielle à roue, morceau très différent de l’autre jour puisque voici ce que peut faire une vielle électrique… Juste pour convaincre Valvita comme c’est beau cet instrument! 😍
Il a plu toute la matinée et je me demandais, une fois de plus, si aujourd’hui serait le jour. Le jour où je n’arriverais pas à reporter ici ma promenade quotidienne.
Finalement le soleil a fait son apparition vers 14h30, malheureusement accompagné d’un 20°C humide pas très agréable. Peu importe, chop chop, tel un commandant sans coeur j’arrache les garçons de devant leur écran (lundi de Pâques, y’avait pas école) et leur ordonne de s’habiller. Long story short, comme on dit en anglais, en marchant sur le trottoir on croise une petite voisine qui saute à la corde. Je lui fait un commentaire comme quoi moi aussi je faisait ça quand j’étais petite. En continuant notre chemin, je discute avec un de mes fils et je me met à lui faire une démonstration de toutes les combinaisons que je faisais quand j’avais son âge : les deux pieds joints, saute saute, un pied, saute saute, l’autre pied, saute saute, et pieds croisés, saute s… Et merde!
Je me suis tordue la cheville.
Ce n’est pas très grave comme entorse, j’ai vraiment connu pire, mais j’ai préféré la surélever tout de suite, y mettre un peu de glace et me ménager pour aujourd’hui. Ainsi se termine donc mon défi qui aura dûré 29 jours d’à filé… C’est pas mal quand même!
Quoi qu’il en soit, il faut absolument que je continue mes sorties quotidiennes parce que… qu’est-ce que ça fait du bien! Et aussi : c’est le seul moyen de ne pas devenir extrêmement obèse et déprimée en ces temps de covidemerde. Néanmoins je pense alterner avec le vélo autant si nécessaire… Ça me permettra de reposer ma cheville, de continuer mes exercises quotidiens et d’étendre le rayonnement de mes pérégrinations! 🙂
Puisque nous ne nous étions pas vues ni vendredi (parce qu’il pleuvait, que je me suis réveillée au ralentit, et que j’ai conduit les garçons à l’école au lieu de prendre l’autobus) ni pendant le week-end (parce que, ben, week-end quoi = horaire foutoir), nous étions doublement contentes de nous revoir ce matin, ma copine M et moi. On a “célébré” par une bonne longue promenade sur le riverfront trail.
Il faisait super beau, grand soleil, ciel dégagé, mais frisquet (à peine positif). Le temps idéal pour marcher. J’adore.
En plus j’ai reçu de la nouvelle musique pour la flûte. Quelle bonne journée!
Aujourd’hui je me sens : un peu fatiguée mais sans trop de raison parce que j’ai bien dormi (9h! Yeah!).
Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Je ne suis pas sortie ce matin, mais en sortant pour ma promenade express, mon mari et deux des garçons étaient sur le porch à l’entrée en train de réparer les vélos et les voisins étaient assis de leur côté (en train de fumer ou de regarder leur cellulaire, chuis pas sûre). Ça faisait du monde! J’ai dit “hi!” 🙂
J’ai été super contente de : Croiser ma copine T et sa famille dans le parc derrière chez nous. Ça faisait tellement longtemps qu’on ne se voyait pas depuis hier! 😉
Ça m’a franchement énervé de : remarquer une petite fissure dans le moule de silicone, le plus neuf de tous en plus! Y’a vraiment rien de rien qui est fait pour dûrer de nos jours???
Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : nous avons des amis qui croient que c’est la fin du monde et qu’il faut “être prêts” (whatever that means). Je ne veux pas m’engager dans un débat théologique ici, mais le problème avec nos amis est qu’en attendant que la fin arrive, ils refusent de se réjouir de quoi que se soit. C’est frustant. Cette semaine je leur ai proposé d’aller enseigner la musique à leurs enfants chez eux, gratuitement, puisque je suis dans leur coin le samedi matin (on en avait parlé avant-covid mais nous n’avions pas trouvé de temps qui convenait à tous). Leur réponse? Non, parce qu’en acceptant mon offre ils ont peur que je pense qu’ils vivent comme si la fin du monde n’allait pas arriver… Euh… What?
J’vais t’dire une bonne chose : Perso, si c’est la fin du monde demain, l’apocalypse, Armageddon, whatever, je veux en profiter un max, maintenant, à rire de tous les petits plaisir de la vie avec ma famille et mes amis! Je refuse de passer mes derniers moments à me morfondre!
Je suis grognon : ah non non, tant que je me promène tous les jours, je suis vraiment de bonne humeur! En plus c’est bientôt le printemps!
Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : le monde est fou, mais si je ferme les yeux, que j’écoute de la musique, que j’occupe mes doigts au piano ou à la flûte, que je lis un roman, que je chante fort par-dessus la chanteuse en écoutant Carmen (l’opéra de Bizet), tout va bien! Si si, je fais l’autruche et tout va bien! 😆
C’est exquis de : faire des progrès à la flûte à bec alto et ténor. Je suis accros!
Ça me rend extatique : d’écouter de la bonne musique.
En ce moment je lis : un roman pas très bien écrit mais divertissant sur mon Kindle (je ne me souviens pas du titre et je vais probablement l’oublier dès que je l’aurais rajouté à mon Goodreads) (que j’utilise pour garder une trace du nom des livres que je lis, justement).
J’ai été raisonnable : Oui. J’ai arrêté d’acheter des biscuits pour éviter la tentation de s’enfiler un paquet entier (ou plus!) par semaine.
Cette semaine pour la première fois je suis allée boire une tasse de thé chez ma nouvelle amie/voisine M et, le même jour, mon autre amie/voisine T est venue boire le thé chez moi. C’est la fête! Yé!
C’est bien la première fois que j‘ écris aussi régulièrement sur ce blog. Ouééé! 🙂
L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : il y a tellement de bonne musique dans ma watch later liste de Youtube! Bon allez, pour la route :
Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : aller à la piscine pour faire des longueurs ou mieux encore retrouver le groupe éclectique de femmes qui aimait autant le cour aquatique que moi!
Merci Mahie pour ces questions de ronchonne pas ronchonne du tout! 🙂
En ces temps de visages masqués, je me suis rendue compte de plusieurs choses : bien que je ne souffre pas de prosopagnosie comme l’héroïne de mon dernier livre audio, ma capacité de reconnaitre les visages masqués est très limitée, surtout hors contexte (j’ai croisé la bibliothéquaire dans la rue et je ne savais pas qui elle était!). Aussi, au-delà du défi auditif (masque + écran de plexiglas), je pense qu’à certains degrés en temps normal nous lisons tous sur les lèvres des autres. Nous ne vivons pas un temps normal, donc je ne comprend pas la moitié de ce que les gens me disent. Ça m’énerve ! Je n’ose même pas imaginer la difficulté et l’isolation que doivent ressentir les gens sourds qui dépendent vraiment de pouvoir lire sur les lèvres pour naviguer en société.
La solitude ne m’a jamais dérangé. Après tout, en grandissant ma mère passait souvent des après-midis entiers à dessiner, mon père s’enfermait dans son bureau pour travailler, j’ai toujours aimé lire, et j’ai aussi passé des années à pratiquer le piano ou le chant. Toutes des activités solitaires. Mais je me rend compte que je vis mieux ces périodes de solitude quand je peux les entrecouper d’épisodes de communication “intense”. La sociabilité n’est pas seulement la capacité de pouvoir discuter ou faire la fête avec des amis, on ne communique pas seulement avec des mots. Le language corporel exprime plus que de simples paroles. (D’où l’importance de l’art dans nos vies, sans quoi on se prive d’une grande partie de notre humanité !) Quand on se prive de la moitié du visage de son interlocuteur, on se prive de la moitié de la conversation. J’ai ressentit un grand malaise quand, après plusieurs mois de fermeture, je suis enfin retournée à la bibliothèque du quartier. Tout le monde était, bien-entendu, masqué. La convivialité habituelle avait disparu pour donner place à des phrases courtes, fonctionelles. Je me suis sentie comme un zombie, inhumaine, robotique… Je suis vite repartie parce que ça m’a donné un coup de déprime ! (de toutes manières ils ont enlevé les tables, chaises et fauteuils: on ne peut plus rester bouquiner !)
Heureusement que j’ai une nouvelle amie qui est apparue dans ma vie au bon moment ! C’est un début d’histoire super sympa.
Pendant le mois d’août, alors que je visitais le parc à splash pad avec les enfants, ce jour-là il faisait une chaleur écrasante et pour me rafraîchir je disais aux enfants de se mettre à courir vers les jets d’eau avec moi pour que je n’ai pas l’air (trop) folle toute seule. Il n’y avait presque personne. Je m’en fous un peu de ce que “les autres” pensent, mais c’était surtout une excuse pour qu’ils bougent leurs fesses au lieu de lire leurs BDs (pas que ça me dérange qu’ils lisent, mais on ne va pas jusqu’au parc pour rester cloués autour de la table à pique-nique !). Bref. Nous étions au parc et je me rafraîchissais allègrement aux jets d’eau en observant les autres humains autour de nous (en période de post-confinement, j’avais une soif particulière de voir les gens en vrai). Ça faisait quelques fois que je remarquais une autre maman avec ces enfants (plus petits que les miens) et je ne sais pas pourquoi mais je me disais qu’elle avait l’air brésilienne… Alors discrètement je me dirigeais dans sa direction et j’essayais de l’écouter parler avec ses enfants pour déterminer si elle parlait portugais ou espagnol. “Par hasard”, on s’est retrouvé côte à côte, on se regarde, on se sourit et elle me demande si je suis brésilienne ! Ha ha !
En fait, c’était pas creepy du tout hein, elle faisait la même chose que moi ! 😆
Un gros orage d’été a soudainement éclaté 5 minutes plus tard, alors on n’a pas pû trop discuter ce jour-là, mais avant que l’on se mette à courir dans tous les sens sous le déluge, elle m’a tendu ses coordonnées chiffonnées sur un bout de papier…. No way, elle habite dans un appartement juste en face de chez moi ! Trop chouette: une voisine brésilienne avec qui je peux continuer à papoter en portugais !
Après quelques échanges, j’apprend qu’elle et son mari (qui s’appelle D comme le mien !) ont habité quelques années en Allemagne avant de venir ici. Ils sont arrivé au Canada au mois de janvier cette année, les pauvres ! À cause de la crise sanitaire, ils se sont retrouvés dans une situation financière bien difficile. Ils avaient prévu des économies pour les quelques mois d’études du mari avant qu’il ne puisse trouver un stage payé (intership), mais comme la majorité de la planète, études (pour lui) et recherche d’emploi (pour elle) ont été suspendues pendant plus de 6 mois…
Et puis j’apprend qu’ils n’ont ni permis, ni voiture, quelle galère pour le supermarché ! Donc je lui ai proposé de m’accompagner quand j’y vais. Une fois par semaine, je lui envoi un message quand je m’apprête à aller faire les courses et nous y allons ensemble. Elle dit ne pas savoir comment me remercier, mais franchement sa companie me rend la corvée d’aller faire des commissions infiniment plus agréable. Surtout qu’au-delà de l’absurdité de la situation mondiale, il est déjà tellement difficile de se faire des nouveaux amis quand on est adultes, un peu nomades, dans une nouvelle ville, un nouveau pays, et avec des enfants ! Nos précieuses sorties hebdomadaires, nos discutions, nos rigolades sont un baume au coeur en ces temps amers.
Je vous laisse avec des extraits musicaux d’une autre de mes obsessions musicales de ces derniers mois (en plus de la flûte à bec) la vielle à roue ! Si la vielle était aussi abordable que la flûte à bec, j’en aurai déjà acheté une, mais malheureusement (ou heureusement pour les oreilles de ma famille et les voisins, ha ha!) il n’y a pas de luthier de vielle à roue en Amérique du Nord, il y a des listes d’attente de plusieurs mois (parfois plus d’un an!) chez les luthier européens, et, en plus, nous avons zéro budget (pour un tel bijou superflu) pour l’instant (il faut compter au-delà de $1000 pour un bon instrument de base)… Mais ce son m’enchante ! Et quel instrument magnifique ! J’adore !