Modernité modérée

(jour 15 : 30min)

(jour 16 : ? je sais pas encore, because, euh, neige quoi! Crotte de bique!)

Je pensais déjà avoir abordé le sujet ici, mais on dirait que non. Peut-être ai-je simplement étalé mon statut de “débranchée” en réponse à d’autres blogs? (Je rebondis sur le blog de Valvita où elle parle de son nouveau jouet).

Bref. Oui, c’est vrai, je n’ai pas de téléphone portable (ou cellulaire comme on dit ici). Nous avons un téléphone à la maison (portatif sans fil) qui ne sonne que très rarement, ça nous suffit. Apparement ce simple fait annodin (pour moi) relève régulièrement de la curiosité, du mépris, que dis-je, du scandale! (J’veux dire, c’est pas comme si il me manquait un oeil ou un bras quand même! Si?)

Donc on dirait qu’il faut que je m’explique.

Tout d’abord sachez que même si ça fait 20 ans que je n’ai pas de télé, je passe ma journée devant mon ordi, un laptop assez récent, qui (comme la plupart d’entre vous) est mon centre de loisir (Netflix, Y*tube), de communication (email, FB, Skype, Zoom), bancaire (TransferWise et banques locales), etc. En plus, quand j’ai des projets professionels en cours, je passe additionnellement des heures et des heures à enregistrer puis à éditer des livres audio devant mon écran d’ordinateur. Donc je n’ai pas de cellulaire, mais je ne suis pas déconnectée… Loin de là!

Par conséquence j’apprécie énomément NE PAS avoir d’écran lumineux devant ma face quand je joue de la musique, quand sors me promener ou quand je fais des courses… Je n’ai aucunement envie de lire mes partitions sur une tablette au lieu de papier. Par contre, je n’ai aucun problème de lire des romans avec mon Kindle Paperwhite. Ma copine T était surprise quand je lui ai dit ça; comme elle sait que je n’ai pas de cellulaire, elle croyais que j’étais “old school” pour les livres aussi, pourtant je ne fais pas de descrimination de format quand il sagit de lecture! 😆

Au Brésil, pour utiliser les banques, il était nécessaire de donner ses informations biométriques (empreintes digitales), ainsi que le numéro de cellulaire pour les codes de confirmation par SMS. C’est un système soit disant très sécuritaire, mais vraiment pas pratique du tout.

C’est la raison principale qui nous avait forcé à acheter un portable quand nous vivions au Brésil. Nous avions trouvé l’expérience extrèmement désagréable: l’avalanche de notifications insignifiantes du Whatsapp, les petits bip à longueur de journée, tous ces groupes qui ont encore moins de substance que toutes les niaiseries du FB, le truc de plus qu’il ne fallait pas oublier de recharger…

En fin de compte, au bout de quelques années à peine (nous avions acheté le bidule le moins cher parce qu’au Brésil les technologies importées coûtent environs 2x le prix que dans les pays développés et les salaires sont 10x plus bas…), notre portable devenait trop vieux pour supporter la moindre mise-à-jour de l’app de la banque!!! (Je trouve ça scandaleux que dans un pays où la technologie est tellement chère et le salaire moyen tellement bas, les banques forcent presque la population à rester à jour avec la-dite technologie hors-de-prix!!!)

Bon, voilà, j’ai fini mon blablabla. C’est un sujet que je ne trouve pas très intéressant, mais je suppose qu’il fallait peut-être que je dise tout ça maintenant simplement parce que je sais que mes jours sont comptés! Je le sais bien que le moment viendra où cet achat me sera innévitable…

Saudades de bananas

Saudades est un mot  en portugais qui se pert un peu en traduction. On le dit à ceux qui nous manquent — Saudades de você, mais aussi quand on se souvient d’un moment ou une sensation du passé. En portugais ce sentiment n’est pas forcément mélancolique, ou nostalgique, ou triste du tout, et en fait on peut dire saudades de n’importe quoi. Dans mon cas, ces jours-ci, j’ai eu saudades das bananas do Brasil

Uriel devait préparer une présentation orale sur “un système végétal vivant” (une plante, quoi); et bien sûr, fidèle à lui même, il a choisit la banane (ou plutôt “le bananier”) (il aime la couleur jaune et tout ce qui l’accompagne). Alors du coup, je me suis chargée de lui rapeller de toutes les différentes bananes délicieuses que nous mangions au Brésil, banana ouro, banana maçã, banana da terra, banana prata (ma préférée — plus petite que la banane d’exportation, mais plus ferme, plus savoureuse et plus sucrée). Toutes bien meilleures que la seule et unique banana nanica (celle d’exportation) que nous recevons dans tous les pays non producteurs de bananes, cueillies bien trop verte, trop pâteuse et moins savoureuses. Quand nous habitions en Rondônia, il n’y avait pas grande variété de fruits tempérés (quelques rares pommes un peu tristes), mais il y avait abondance de fruits tropicaux locaux: bananes à longueur d’année, mangues (seulement de novembre à décembre), abacaxí (ananas) (des fois), maracujá (fruit de la passion), noix de coco, papayes, goiaba (goyave), avocats (plus gros et plus doux que les Hass avocados qu’on reçoit en importation, et d’autre fruits dont vous avec probablement jamais entendu parlé :

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Banana prata

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Régime entier de bananes

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Préparation de la bananada.

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Cueillette de Jabuticaba

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Jaca

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Maracujá

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Acerola

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Cacau (fruit du cacao)

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Araça-boi

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Coquinho

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Cupuaçu

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Jambo

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Jambo

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Jenipapo

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Jenipapo

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Cajú (fruit du cajou)

acerola (super fort en vitamine C mais curieusement pas acide du tout), cupuaçú, jabuticaba, pitanga, jambo, pitanga, araça-boi, graviola, noni (le fruit de la mort qui pue), manga, mamão (papaia), cajú…

Tous ces fruits m’ont rappelé une jolie chanson que les enfants ont écouté souvent, il y a quelques années, et qui sans le vouloir, fait maintenant partie des la trame sonore des nos années au Brésil.

Interminable

  • Quelles émissions/séries télévisées regardiez-vous quand vous étiez enfant?

Nous avions une télé, mais nous n’avions pas trop le droit de la regarder… Mon père l’allumait le soir pour le journal télévisé et de temps en temps nous regardions un film le mardi soir pendant les vacances… Je me souviens aussi d’être autorisée à regarder des dessins-animés de Disney (Picsou) le samedi en fin d’après-midi (ou dimanche?), et plus tard à l’adolescence nous avions miraculeusement le droit de regarder un épisode d’une série américaine par semaine, McGyver, puis Beverly Hills 90210, puis Melrose Place.

  • Quelle a été le voyage le plus long (ou loin) que vous ayez jamais fait?

Ma vie entière est un voyage qui ne se termine jamais ! Non mais sans blague, j’ai dû aller vérifier tous les grands vols que j’ai fait de ma vie :

le vol Toronto (YYZ)-São Paulo (GRU) fait 10h

le vol New York (JFK) – Buenos-Aires (EZE) fait 11h (mais je voyageais depuis Montréal, ce qui rajoute probablement 1h30 de vol).

Il n’y a pas de vols directs de Paris à Hong-Kong, et j’étais tellement petite quand j’ai fait ce voyage que je ne me souviens pas du tout où nous avions fait escale, mais tous ce trajet prend environs 20h de vol, donc c’est probablement le voyage le plus lointain que j’ai fait.

  • Qu’est-ce qui a mal commencé mais s’est plutôt bien terminé?

Euh, tous nos déménagements ?! Ha ha ha. Et c’est pas fini… J’espère que ça va bientôt terminer !

  • Quel est le truc le plus bizarre qu’un invité chez vous ait jamais fait?

Je n’arrive pas à me souvenir de quoi que se soit de bizarre.

  • Quel conseil de vos parents auriez-vous dû écouter?

Dans mon cas c’est plutôt : Quels conseils de mes parents je n’aurais pas dû écouter…

  • Qu’est-ce que vous avez malheureusement cassé?

J’avais une jolie tasse avec des feuilles et des oiseaux tropicaux que j’avais acheté quand nous habitions à Rondônia.  Je l’avais trouvée dans le supermarché du coin, c’était très rare de trouver des jolies choses où nous habitions. Elle me faisait sourire quand je buvais mon thé le matin. Je l’aimais bien cette tasse, mais elle s’est cassé quand nous sommes arrivés à la prochaine destination… C’est tout bête une tasse, j’en ai plein d’autres, mais je crois bien que j’en ai pleuré de celle-là!

***

Réponses tardives aux questions de la chère Dr. Caso.

 

Tristeza não tem fim…

  • Comment vous tenez-vous au courant des nouvelles? Quel genre de nouvelles vous intéressent le plus?

Quand j’habitais chez mes parents (il y a très longtemps), mon père avait la facheuse habitude d’allumer la radio pour écouter les nouvelles le matin pendant le petit-déjeuner. Je trouvais ça extrêmement déprimant ! Un matin je lui ai carrément demandé pourquoi diable il voulait se réveiller tous les jours en écoutant tous les malheurs du monde… Bref. Petite annecdote pour illustrer que j’aime vivre autant que possible dans une sorte d’ignorance béate! ha ha. Mais malgrès tous ces efforts, les actualités viennent à moi, malgrès moi, par le biais de FB. Et quand un évènement m’interpelle (éducation ou évènement artistique), je le googueulise pour en savoir plus…

  • Qu’admirez-vous (ou admiriez-vous) le plus chez votre mère?

Sa sensibilité artistique, ses connaissances des techniques et de l’histoire de l’art. Elle est aussi une excellente pédagogue.

  • Quel a été le premier job de votre vie?

À 16 ans, j’ai fait du baby-sitting. À 17 ans, j’étais monitrice dans un camp d’été (au Québec, c’est comme ça qu’on appelle les “colonies de vacances”).

  • Quelle est la dernière chose que vous avez achetée?

Rien de bien intéressant. Je suis allée au supermarché samedi…

  • Quelle est la chose la plus triste que vous avez appris cette semaine?

Pas triste, mais c’est la panique à la bord parce que nos propriétaires nous ont annoncé qu’ils vont vendre la maison… Alors on s’est prit une grosse claque de réalité dans la gueule parce qu’on s’est rendu compte que dans la région le prix du marché pour les locations est effroyablement élevé par rapport au prix des maisons en vente (notre location actuelle étant bien au-dessous du prix du marché) (si nous avions des économies, il serait beaucoup moins cher d’acheter que de louer! Mais bien sûr, nous avons 0 économies). Notre situation économique étant précaire, nous espérions qu’elle s’améliore avant de subir un tel scénario. Nous courons dans tous les sens pour trouver de l’aide, du logement, de l’emploi… Stress, insomnies, grippe.

  • Êtes vous heureux? Pourriez vous l’être plus?

Y a-t-il un moment dans la vie où on peut se dire qu’on est 100% heureux? Je me souviens qu’en arrivant au Brésil après avoir tant rêvé d’aller y vivre, ma belle-mère et moi avons pleuré de joie dans les bras l’une de l’autre en se revoyant à l’aéroport. Mais en même temps, pendant plusieurs semaines il y a avait tant d’incertitudes par rapport à où exactement nous allions vivre et combien de temps il nous faudrait attendre pour le savoir que ça gâchait un peu le plaisir… Similairement, notre situation actuelle n’est pas joyeuse, et pourtant, malgrès tout, je peux affirmer que j’ai un mariage heureux et des enfants en santé, alors oui, je suis heureuse.

Tristeza não tem fim
Felicidade sim

A felicidade é como a pluma
Que o vento vai levando pelo ar
Voa tão leve
Mas tem a vida breve
Precisa que haja vento sem parar

A felicidade do pobre parece
A grande ilusão do carnaval
A gente trabalha o ano inteiro
Por um momento de sonho
Pra fazer a fantasia
De rei ou de pirata ou jardineira
E tudo se acabar na quarta-feira

Tristeza não tem fim
Felicidade sim

A felicidade é como a gota
De orvalho numa pétala de flor
Brilha tranquila
Depois de leve oscila
E cai como uma lágrima de amor

A minha felicidade está sonhando
Nos olhos da minha namorada
É como esta noite
Passando, passando
Em busca da madrugada
Falem baixo, por favor
Pra que ela acorde alegre como o dia
Oferecendo beijos de amor

***

Réponse aux souvenirs de Dr. Caso.

Noise levels

The noise level here in Canada is nothing compared to what we had to endure in Brazil : the constant barking from the neighbors dogs every time someone walks by in front of their house, the noisy motorcycles, the vendors announcing loudly what they’re selling by yelling or playing their jingles on loudspeakers from their bike, car trunk, or pickup truck (eggs, cheese, bread, sweets, or gas canisters — they all came around at least once a week if not everyday) and, of course, the neighbors who honk the horn when they leave (to say bye?) and when they arrive home (to have someone open the gate for them). Those were the daily, constant, background noises. There were also the occasional days when a neighbor decided to a party and every one else, many streets over, had to enjoy whichever loud music was being blasted through (again) loudspeakers, for as long as the party was going. Brazilians are just loud people. All the time. I don’t think I ever got used to it.

During our last year in Brazil, we were living in a dead end street in a relatively quiet neighborhood. But even so, in contrast, when we arrived in Canada, here in the house where we currently live, which is not even in a dead end street, it was shockingly quiet.

And yet, when I started recording, I became aware of the many noises that I would unconsciously tune out: the train that blows his many whistles at the railway crossing some streets away on one side, the ships that blow their whistles too when they pass by the river (as they pass under the bridge, I think) on the other side, the neighbor that mows his lawn in the summer, the occasional airplane, etc. The house makes many sounds inside too: the fridge, the water pipes, the heating system, even my laptop fan makes a small humming sound!

So I had to find the quietest room in the house, which was surprisingly not upstairs where the bedrooms are, because I could hear too much noise from the streets (cars passing by), even with closed windows, but downstairs in the basement… Yes, the dungeon of the house. Small windows, very little light : not necessarily the most agreeable space, but indeed the quietest.

Besides, as I would learn soon enough, producing an audio book is : 10% of the time recording and 90% of the time editing. I absolutely need to have the best recording booth possible (which should ideally stay in the same condition during the duration of the whole project), but once I have the raw recording, I can bring my laptop/headphones/mouse upstairs with me and do the editing wherever I want in the house.

I don’t know why I can wax lyrical so much about something so… ugly? ordinary? boring? Maybe because to me, even if I had to set it up in the basement where it’s cold during winter and humid in the summer, my recording studio is functional, extra-ordinary, and far from boring (the job I get done with it is not boring to me anyway).

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The desk with the bright light (it’s my light therapy lamp — I had to lessen the intensity for the picture) and the microphone is where I record. The surrounding soundproofing is done with moving blankets. The structure holding them are 3 clothes racks (1 at the back  that I found for $5 on Kijiji, and 2 better ones on each side that I bought at Ikea), topped with a piece of plywood that was lying around the house and some cardboard (to prevent sagging), all topped with another layer of blanket. D was thinking of building me a real solid wooden frame, but it would have been heavier and harder to take apart when we need to move again.

I covered the table top with a small blanket too and I put a carpet on the floor to absorb as many little noises as possible.

The white desk is where I usually put my laptop, a bit further away from the microphone to avoid picking up the hum of the fan (very small noise, but the less sounds I need to edit, the better).

Saudades

The boys have started school again, and you know what I miss about Brazil? The uniforms.

There are a lot of things that can be said about the superior quality of education in Canada, but I miss the uniforms of a third-world country!

In Brazil all the kids wear uniforms for school, from kindergarten to secondary school, public and private schools alike. People like uniforms so much that a lot of jobs that I wasn’t used to see with uniforms, require their employees to wear one (pharmacies, supermarkets, restaurants, gyms, driver’s schools, etc.). It usually consists of comfortable shorts and T-shirt, sometimes a pair of pants and a light jacket too (optional — in states with cooler climates only), in a resistant and very washable fabric. It’s cheap, durable, and oh so practical. The boys had each two pairs of uniforms, and I simply needed to wash the dirty one while the other was being used.

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RO 2015

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GO 2016

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SP 2016

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SP 2017

Swimming

Sorry, it has been a while over here… AGAIN.

How typically Canadian of me to start a post with an apology! 😉

We have been doing quite well over here. Winter is slowly coming to an end, with snow flurries here and there, but nothing stays on the ground anymore. In the past few weeks, I finally bought a new (second-hand) bike and went for a ride along the river. It was still chilly but it made me feel alive. There is something so simple and freeing to be on a bike. I don’t know if it’s speed, the wind on my face, or the simple fact that I can go fast with the sole strength of my legs. In any case, I visited two different swimming pools, subscribed for a monthly membership (it can be used for any of the four city’s swimming pools and their fitness centers), registered the boys for swimming lessons (90% of which was paid by the city! — a program for low income families), and have accompanied them for their first official swimming lesson! It was all very exciting for me and for them.

I used to swim a lot, eons ago, when I was a young (and fit!) student. The only team sport that I actually liked to play was water-polo, which I played regularly for a couple of years in Montreal. I like to find myself in the rhythmical balance of breathing and movement, it’s soothing. Ironically, before moving to Brazil, I thought that with the year round beautiful weather over there I would certainly find a pool and swim more regularly than I did here. Unfortunately, unless you pay hefty condo fees to have access to a pool or a club membership, there are no public swimming pools like there are here in first world countries. Sure, theoretically there are amenities such as schools, pools and libraries in Brazil, but like most things, there are not easy to find, not easy of access, not affordable for the general population.

As the Brazilians say, é complicado.

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Early morning view of Detroit on my way to the pool on the pathway with my bike. Happiness.